- Maya a écrit:
- ben non c'est dommage, on est là pour en parler justement alors si tout le monde se dit comme toi, on va pas avancer ni enrichir nos idées ( ou pas ^^ ) donc
OK... Je vais faire un effort (ça y'est, je suis parti pour écrire pendant une heure au moins...).
- manthyz a écrit:
- moi j'ai un probleme avec toutes les emissions, les radios, les journaux, ... ou les representants des candidats disent un truc, puis la parti dement,et le candidat aussi ( ou pas sa depend ) et apres on sait plus qui a dit quoi sur quel sujet !!!
Pour alors, ça, c'était de la stratégie politique typique de début de campagne. Tu (je prends le point de vue du/de la candidat/e) aimerais appliquer un certain programme, avec des actions précises. Mais tu n'es pas sûr du résultat que ça aura dans l'opinion publique. Donc tu veux tater le terrain. La méthode est simple : tu envois un porte-parole ou un second-couteau développer cela dans une presse spécialisée mais qui demeure suffisamment grand public tout de même (Tétu sur une question homosexualité, les Échos ou la Tribune pour un aspect économique, etc. Ce ne sont pas des publications de niches fermées). Et tu regardes les réactions qu'il y a. Genre, t'envoie François Fillon (responsable du programme politique de l'UMP) dans la Tribune pour parler de la généralisation du CNE à tous les contrats de travail et arriver à un contrat de travail unique simplifié. Levée de bouclier contre le CNE, plutôt bon accueil de la part des patrons pour le contrat unique. Tu vas ensuite dans la presse de masse (La télé, le Monde, Figaro, ou Libé, selon le public que tu veux toucher prioritairement, ou un hebdo comme nouvel obs ou le Point...) pour confirmer ce qui plait et dire que non, n'ayez pas peur, on va pas faire ce qui plait pas (vous n'avez pas compris ce qu'il a dit, ou la personne a dérapé -> cf. Montebourg qui est très utile pour ça au PS et à Ségo parce qu'il est catalogué "incontrôlable" et donc est parfait pour ce genre de test). Et zou, tu affines ton programme officiel, en sachant que ce que tu souhaites, tu vas devoir l'amender, du moins dans un premier temps.
Si on lis entre les lignes et voit bien comment sont organisés les lignes de forces au sein des partis, on peut aisément voir quelle sera la réalité de tout cela et qu'est-ce qui ne relève que de la démagogie (nos politiques sont experts là-dedans, mais c'est aussi pour ça qu'on vote pour eux, malgré tout. Faut être honnête avec le fonctionnement de la démocratie - ne vous mèprenez pas, je suis très profondément républicain.)
Mais rassure-toi. A partir du 16 mars 18h, une fois que les parrainages seront tous arrivés au Conseil Constitutionnel, ce sera d'un coup beaucoup plus clair. Nous entrerons dans la seconde période de la campagne, où ce sera du positionnement sur l'échiquier politique. La troisième phase sera durant les 15-10 derniers jours où ça va s'accroitre très vite et ce sera plus offensif. Enfin, quatrième phase, second tour, où il faudra être le plus clair possible par rapport à l'adversaire, le plus flou pour les électeurs (ratisser large).
- manthyz a écrit:
- j'ai l'impression qu'on imite le systeme americain, c'est a dire voter pour une personnalité et une ressemblance avec se que l'on pense et pas du tout pour un programme clair et precis !!!!
Bon, déjà, les États-Unis ont un système présidentialiste. C'est-à-dire que l'exécutif est déterminé par une personne seule élu directement (enfin, le système est indirect parce qu'il y a les grands électeurs, mais on vote pour les grands électeurs en sachant exactement pour qui ils vont voter), donc on vote pour une personne qui va diriger le pays.
En France, le système est, en théorie, un peu différent, parce qu'on a un présidentialisme tempéré (ou un parlementarisme tempéré) où le Premier ministre (représentant de la majorité parlementaire - du moins celle de l'Assemblée nationale - donc représentant d'un parti politique) est le chef de l'exécutif (on vote donc pour un parti pour avoir un exécutif partisan). Le Président de la République, en souvenir de la IV° République, est un arbitre au-dessus des divisions partisanes. Il est garant de la continuité. En réalité, en France, nous avons une "Monarchie parlementaire élective". Donc un monarque fort mais au-delà (en théorie) du jeu politique. C'était adapté pour De Gaulle. Pompidou s'y est fait bon gré-mal gré. Mitterand était parfait pour se rôle. Enfin, Chirac y était à l'aise en période de cohabitation (sa meilleure période). Par contre Giscard a voulu transformer le Premier ministre en secrétaire général de l'Élysée (un président qui devient le réel chef du gouvernement) ; le quinquennat a amené un confusionnisme entre ces deux rôles. Raffarin étant le bras droit de Chirac (qui lui-même était tiraillé par sa majorité fortement libérale) ; Villepin étant vu comme la continuité de cette logique, alors que tout aurait du amener Sarkozy en tant que Premier ministre. (pour ceux qui connaissent l'histoire, je vous renvois aux problèmes qui ont eu lieu dans la Restauration française. Louis XVII avait bien distingué les rôles. Charles X a placé des hommes de pailles et donc lorsque le Gouvernement s'use, le monarque derrière s'use aussi vite [ce qui n'est pas le cas si on distingue clairement, où seul le gouvernement s'use et le monarque reste. Prouvé par Mitterand et Chirac dans la V° République]. Lorsqu'il impose Polignac, personne n'est dupe et voit que c'est le bras armé de Charles X. On connait la suite -> viva la revolution!)
Le problème, c'est que dans l'élection actuelle, on a :
* Sarkozy et Bayrou qui veulent transformer les institutions en un Présidentialisme
* Ségolène qui veut garder la présidence en tant qu'arbitre, mais avec des institutions réformées (bref, on sait pas exactement quel sera le rôle exact du Président...)
* le système actuel qui, fait pour De Gaulle devait permettre, selon les mots de ce dernier, la rencontre entre un homme et le peuple, hors des luttes partisanes (partis qu'il méprisait "hautainement").
Bon, tout ça pour te dire, en gros :
* aux Etats-Unis, ils votent pour une personne parce que les gens ne se renseignent pas trop et se font leur idée devant la TV (avec les spots publicitaires partisans...). Mais globalement la personne défend les idées du parti, étant élu dans un premier temps via les primaires et caucus où assistent militants et sympathisants.
* en France, l'idée était de voter pour une personne, une sorte de père de la Nation qui guiderait ensuite les actions partisanes. Or grâce ou à cause de Mitterand qui a tout de suite compris les ressorts de la V° République, il a transformée cette élection en vote partisan. Mais la personne demeure l'essentiel (un bon programme mais une mauvaise personne ne peut pas passer. L'inverse oui). Mais en France, la passion politique est quand même plus forte, on se documente un minimum (y'a qu'à voir le vote pour la Constitution européenne. Le taux de participation et la documentation moyenne par électeurs était impressionnante, très haute pour une fois). D'un autre coté, on est pas dupe. "les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent" disait Chirac... Bref, on vote pour l'espoir que porte une personne et la confiance qu'on a en elle. Faut le reconnaitre. On parle de programme... Ils sont très facilement accessible sur le site de chaque parti/candidat. Il suffit de bien vouloir le lire entièrement (parfois, ça dépasse les 100 pages de textes...). Tout le monde peut le faire. Mais même les militants ne le font pas tous entièrement. En général, les seuls qui les lisent attentivement, ce sont les opposants et les journalistes qui vont les critiquer (et encore...). En gros, c'est bien joli, faites le test... Si vous avez déjà voté, connaissez vous réellement le programme de la personne pour qui vous votiez? (sans tricher, hein!)
* L'essentiel de la politique menée ces 5 prochaines années va se décider réellement en juin avec l'élection parlementaire. Mais si un des 2 grands partis gagne l'élection présidentielle, a priori, ils seront renforcés et majoritaires au Parlement (perso, je pense que ce sera assez limite, un peu comme en Italie ou en Allemagne, mais avec une majorité dessinée tout de même). Par contre, si c'est l'UDF, je ne vous raconte pas le problème (l'UDF est actuellement à 26 membres + 3 apparentés, sur les 577 sièges. On est loin de la majorité. Je pense qu'ils peuvent monter à 150 siège si Bayrou est élu, mais à moins d'avoir une division trop forte entre PS et UMP - càd qu'aucun gouvernement ne puisse se faire sans l'accord du PS et du l'UMP ensemble - un gouvernement d'union national n'a aucune possibilité d'être réalisé. Mais ce sera un cas très particulier et très surprenant - mais les miracles sont possibles! Bayrou à plus de 15%, c'est déjà un miracle). Au final, la présidentielle, ça permet de voter pour la personne qui va représenter la France à l'étranger, qu'on verra tous les 1er janvier, 14 juillet, etc. et qui devra avoir la pate suffisamment fine pour maitre des priorités voulue par le peuple dans l'agenda politique - donc avoir une vision de la France et un réel choix de société.
- Dadzou a écrit:
- manthyz a écrit:
- (en tout cas je sais pour qui je voterais pas : neuneil le mechant trappeur, alias nazi crockett ! et puis le croisé de vendee aussi !! )
tu as oublié le Mussolini français (celui qui controle les médias pour faire en sorte qu'on l'aprécie) et la Staline française... 
Bien que Sarkozy provoque chez moi une réaction viscérale de répulsion (mais je sais aussi disséquer avec ma raison sa politique et ses idées, en essayant d'être le plus objectif possible), je vais devoir prendre sa défense (erk!).
Sarkozy ne contrôle pas les médias. Cependant, ils sait chouchouter les journalistes et a une relation avec eux qui fait qu'ils sont pour la plupart sous le charme. Ce n'est pas le même problème, parce que même des journalistes "de gauche" sont devenu pro-sarko. (une anecdote particulièrement succulente est celle de la séance de rémontrance de Sarko vis-à-vis du comité rédactionnel de Marianne. Ils se sentaient tous coupables après, alors qu'ils sont anti-Sarko ^^). Il faut aussi lui reconnaitre qu'il a su changer la politique de l'UMP (dans un sens qu'on aime ou pas), qu'il a modernisé tout ça en insérant des logiques manageriales qui sont demandées par tous les partis (droite/gauche à l'unanimité, cf. le vote de la LOLF) pour perfectionner l'action de l'État et le rendre plus efficace et moins dépensier (après, on peut utiliser ça pour déployer plus d'action étatique ou au contraire en faire un état modeste - merci Crozier...
'foiré), de chercher à rendre la politique plus proche du peuple (faut avouer que ça fait bizarre de ne plus avoir des politiques totalement déconnectés des réalités... c'est pas encore ça, mais c'est déjà bien mieux!), etc.
Son bilan à l'Intérieur et à l'Économie est ce qu'il est (je vous laisse votre avis subjectif dessus), mais quand il dit qu'il est contre les contrôles au faciès, etc. non-raciste, non-homophobe, etc. je pense qu'il est sincère. Il a pris des mesures en ce sens. Par contre, de l'autre coté, il a des positions conservatrices qui vont au contraire de toute politique réellement favorable à ces personnes. Des amalgames sont faits. Et en disant à la police qu'il les couvre, faut qu'ils fassent du chiffre, il les incite à tous les dérapages (qu'il combat de l'autre coté, mais en s'attaquant qu'au conséquence et non au cause à mon sens).
Faut arrêter les amalgames. Sarko n'est pas (encore?) (totalement?) facho ou nazi. Il a une logique conservatrice qui était en vogue entre 1870 - 1930 en France. C'est un choix politique. Par contre, faut pas me dire que ça, c'est la réforme et la modernisation, parce que c'est un retour à une politique du passé (qui a eu ses succès et ses échecs).
Pour avoir étudié un peu le FN et avoir avec passion discuté et écouté un ami spécialiste du fachisme et de l'extrême droite (maitre de conf' à Perpignan), je peux vous dire que Sarko n'a pas encore une stratégie d'extrême droite. Par contre, c'est une droite dure, qui prône le retour à l'État-gendarme, le libéralisme économique classique et un renvoi à la sphère privée un maximum d'élément. Le caricaturer, c'est aussi faire le jeu de l'idée que la politique n'existe plus et qu'on a le choix qu'entre la peste et le choléra.
Un peu de respect pour ses adversaires n'a jamais fait de mal, AMHA.
Bon, ça fait 1h20 que je suis dessus (certes, je fais aussi autre chose)..) Je m'arrête là.
Je répondrais au autre message auparavant (cf. PS-UDF, les verts en politque, etc.) plus tard. Et si vous n'êtes pas daccord avec moi, je serais ravi de débattre avec vous!
JBeuh, qui a pas fait des études de sciences politiques pour rien...
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Mar 6 Mar 2007 - 22:39
) personnellement pour les idées je serais plutot tentée pour le PS, pour la causerie attitude j'avoue que Bayrou se défend très bien 
youhou !!! jai pu voter 
)
